Au fil des saisons (1) 山登り ou le petit plaisir de novembre

Les Japonais sont célèbres pour apprécier chaque saison à sa valeur. Chaque saison est marquée par quelques évènements marquants qui seront relayés par les médias nationaux. En France, comme évènement marquant, on a la rentrée en septembre, Noël et la saint Sylvestre en décembre, les vacances à la neige, puis (enfin…) l’arrivée des « grandes » vacances  en juin. En y réfléchissant un peu, on remarquera que nous sommes hyper-centrés sur les vacances : rentrée, vacance, rentrée, vacance, etc. Voilà le cycle annuel des Français. Rien d’étonnant pour une nation reconnue (et enviée!) mondialement pour jouir de plus de 5 semaines de congé payés par an.

Les Japonais sont davantage centrés sur le cycle des saisons. L’exemple le plus connu est bien évidemment la floraison des fleurs de cerisier suivie nationalement. Chaque jour, les chaînes TV japonaises montrent une carte du Japon indiquant la ligne jusqu’où les cerisiers ont fleuri : au sud de la ligne, les festivités du 花見 – Hanami (se retrouver en famille et boire sous les cerisiers en fleur) – peuvent commencer ; au nord, que la patience règne !

Si cet exemple est le plus marquant de l’année, il n’est néanmoins pas le seul. L’été sera ainsi marqué par les feux d’artifice, l’automne par l’arrivée des momijis et l’hiver par le 1er de l’an et les voyages « thermaux » dans les onsens japonais. Le fil du temps se mesure aussi à l’aube des fruits/légumes de saison. L’été, on retrouvera les pêches ; viendra ensuite les poires (automne), puis les mandarine et les fraises en hiver.

Le post d’aujourd’hui sera à propos d’une randonnée à la montagne que j’ai effectuée l’année dernière en novembre au temps des « momijis » – 紅葉. Les « momijis » sont les feuilles d’automne, les feuilles de couleur ocre, rouge, orangé, etc. Si le territoire métropolitain français connaît également un automne, ce dernier n’a pas la même ampleur que l’automne japonais. Les montagnes japonaises, une fois teintées de leurs parures dorées sont d’une beauté qui vaut largement celle des sakura.

Tout en vérifiant sur internet les coins où les momijis étaient déjà arrivés (il y a, tout comme pour les sakura, des sites spécialisés pour savoir si tel jour, tel lieu est déjà « fleuri »), je suis partie pour le mont Takao (高尾山) à l’ouest de Tokyo. Voici quelques clichés pris ce jour là.

Après l'effort, le réconfort !

Le bentô du jour, préparé avec amour la veille ! Au menu : onigiri (boules de riz), algues coréennes, nikujaga, omelette, tomates, soupe, et tout un tas de tsukemono !

Et le désert... wagashi et amazaké (saké sucré)

Et voilà une belle journée qui rappelle les bons côtés de la vie au Japon : )